La Commission européenne met fin à l’interdiction imposée par cinq États de l’UE sur l’importation de céréales ukrainiennes en échange d’un engagement de Kiev à prendre des mesures pour maîtriser l’afflux de grains.
Après des mois de restrictions à l’importation, la Commission européenne a annoncé la fin de l’interdiction imposée par cinq États membres de l’Union européenne sur l’importation de céréales ukrainiennes. Cette décision intervient suite à un accord conclu entre Bruxelles et les pays concernés, à savoir la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie.
Depuis la levée des droits de douane de l’UE en mai 2022, ces cinq États avaient unilatéralement interdit l’importation de céréales ukrainiennes afin de protéger leurs agriculteurs, confrontés à une saturation de leurs silos et à l’effondrement des prix locaux. Ces mesures temporaires ont permis de stabiliser les marchés nationaux, mais ont également créé des tensions avec l’Ukraine, l’un des principaux exportateurs de céréales en Europe.
Selon la Commission européenne, les distorsions de marché dans ces cinq États ont disparu grâce à ces mesures temporaires et l’amélioration des conditions logistiques a permis d’augmenter l’acheminement des céréales vers d’autres pays. Cependant, la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie maintiennent toujours leur interdiction unilatérale, malgré la levée des mesures par la Commission.
La Hongrie, en particulier, a décidé d’interdire davantage de produits ukrainiens pour protéger les intérêts de ses agriculteurs. Cette décision a été critiquée par l’Ukraine et certains membres de l’UE, qui estiment qu’elle viole les principes de libre-échange au sein de l’Union.
La question est particulièrement sensible en Pologne, où des élections auront lieu en octobre. Le gouvernement actuel bénéficie d’un soutien fort dans les régions agricoles et est sous pression pour protéger les agriculteurs locaux.
Malgré ces tensions, la Bulgarie a décidé de lever son embargo sur les céréales ukrainiennes en signe de solidarité avec l’Ukraine. Ce geste souligne l’importance d’une coopération solidaire entre les États membres de l’UE.
Dans le but de renforcer les voies d’acheminement des céréales ukrainiennes, l’UE a développé des corridors terrestres et fluviaux pour permettre le transit via la mer Noire. Ces infrastructures ont pour objectif d’acheminer les céréales ukrainiennes vers les pays consommateurs, notamment en Afrique.
En échange de la levée des restrictions, Kiev s’est engagé à prendre des mesures pour contrôler l’afflux de céréales. Un plan d’action sera soumis à Bruxelles dans les prochains mois, afin de garantir la stabilité des marchés et de répondre aux préoccupations des États membres de l’UE.
Cette décision de la Commission européenne marque un pas en avant dans les relations commerciales entre l’UE et l’Ukraine, mais des défis subsistent quant à la coopération et à la protection des intérêts nationaux. Il reste à voir comment les négociations entre Bruxelles et les États membres évolueront et quelles mesures seront mises en place pour garantir une stabilité durable sur le marché des céréales.